Lorsque nous pensons au monde vert, nous pensons inévitablement au ralentissement : réduire la consommation, éviter le superflu, ralentir l’économie. Mais est-ce vraiment le cas ? Est-il possible de rester rapide tout en protégeant l’environnement ? Un engagement qui, d’une part, exige beaucoup d’efforts et de vision entrepreneuriale, mais qui, d’autre part, donne des résultats impensables.
Le coursier sonne toujours, au moins une fois par jour : c’est devenu le quotidien de millions d’acheteurs en ligne dans le monde. Déjà en 2019, 40 % de la population mondiale (près de trois milliards de personnes) aura effectué un achat sur un site de commerce électronique.
Le respect de l’environnement semble être l’objectif de nombreuses entreprises qui traitent des milliers d’envois chaque jour, mais malgré l’importance accordée à l’écologie, les consommateurs continuent de sous-estimer la durabilité, en particulier dans le domaine du commerce électronique. Bien que 42 % des acheteurs en ligne italiens pensent que l’augmentation des achats en ligne est un problème pour l’environnement, la motivation pour passer au vert fait encore défaut, puisque seuls 42 % d’entre eux sont prêts à payer un supplément pour des livraisons durables, sans émissions.
Toutefois, on ne tient pas compte du fait que la grande quantité de colis qui arrivent chaque jour dans nos foyers est étroitement liée à la pollution. Vous pouvez vous en rendre compte simplement en sortant et en voyant les dizaines de véhicules de différents transporteurs circuler dans les rues de votre ville.
Afin de réduire l’impact environnemental, la pollution atmosphérique et le bruit causés par les véhicules des grandes entreprises de livraison, il est nécessaire de faire des choix clairs. Il existe plusieurs options que les détaillants peuvent adopter pour proposer des livraisons durables.
Tout d’abord, il est important de préciser que les achats en ligne ne sont ni meilleurs ni pires que les achats physiques, car les deux modes d’achat impliquent le transport de personnes et de produits. L’élément clé de la question est que la livraison des commandes en ligne peut être effectuée de manière beaucoup plus efficace, ce qui limite l’empreinte écologique des achats en ligne.
Il existe deux facteurs critiques liés à la livraison durable : les nombreuses livraisons manquées et le gaspillage excessif de matériaux d’emballage. Chaque livraison manquée entraîne des émissions supplémentaires de CO2 et les matériaux d’emballage inutiles font perdre de l’espace dans les camionnettes de livraison. En optimisant l’espace de chargement, il est possible de transporter plus de colis en moins de voyages/courses.
4 façons dont les coursiers peuvent réduire leur empreinte carbone
1. Réduire le nombre de tentatives de livraison
Le secteur des transports est responsable de 30 % des émissions totales de CO2 en Europe, dont 72 % sont produites par le seul transport routier. L’un des moyens les plus efficaces et les plus évidents de limiter les émissions de CO2 consiste donc à réduire le nombre de tentatives de livraison. Moins une camionnette aura de trajets à effectuer pour livrer un colis – en Europe, les voitures sont responsables de 60,7 % des émissions totales de CO2 – plus ses émissions seront faibles.
En permettant aux consommateurs de choisir où et quand ils veulent recevoir un colis, les détaillants peuvent augmenter les chances qu’un colis soit livré du premier coup. C’est bon pour l’environnement, mais aussi pour le livreur !
2. Proposer une option de livraison respectueuse de l’environnement
Il existe aujourd’hui de nombreux services de livraison qui garantissent la durabilité. Certains coursiers s’efforcent constamment de renouveler leur flotte d’entreprise dans le but de réduire les émissions polluantes de 40 %. Le verdissement de la flotte est passé de 11 % en 2016 à 17 % en 2020, l’objectif étant de remplacer l’ensemble de la flotte de l’entreprise par la dernière génération de véhicules à faibles émissions d’ici 2022.
Les services de livraison par véhicules électriques sont non seulement durables, mais ils excellent souvent en termes de commodité et d’efficacité. Utiliser moins de matériaux d’emballage peut être considéré comme un choix durable.
Outre le fait qu’elle constitue un gaspillage de plastique et de carton, cette méthode d’emballage est inefficace. Les emballages surdimensionnés occupent un espace précieux dans les camionnettes de livraison, ce qui réduit le nombre de colis pouvant être transportés en une seule fois.
3. Choisissez des matériaux d’emballage recyclables
Les consommateurs sont non seulement critiques quant à l’utilisation des matériaux d’emballage, mais aussi quant à leur réutilisation. 82 % sont d’accord pour dire que les matériaux d’emballage devraient être entièrement recyclables – pensez aux boîtes, aux sacs d’expédition, aux matériaux de remplissage et à l’encre.
Il est donc important que les détaillants veillent à ce que les emballages puissent également être réutilisés si l’article acheté est retourné. Certains détaillants encouragent également l’utilisation multiple des emballages. Par exemple, Zalando expérimente l’emballage réutilisable en demandant aux clients, qui n’ont pas besoin de retourner l’article, de renvoyer l’emballage en le renvoyant via une boîte postale. L’emballage peut ensuite être utilisé au moins 40 fois afin d’offrir aux consommateurs une solution durable à long terme.
4. Réduire le nombre de retours
Cela peut paraître évident, mais réduire le nombre de retours permet de limiter les émissions de CO2 de chaque commande. Chaque retour d’expédition entraîne un transport supplémentaire, des camionnettes supplémentaires, du carburant supplémentaire et donc du CO2 supplémentaire. Fournir des descriptions de produits claires et des photos haute résolution afin que les consommateurs aient une idée claire et précise de ce qu’ils achètent permet non seulement de réduire la probabilité de retours, mais aussi de préserver l’environnement.
« La livraison durable n’est pas encore considérée comme une priorité absolue. Cependant, certains signes positifs montrent que les consommateurs changent leurs habitudes d’achat et de livraison : les emballages durables et les camionnettes électriques devraient se généraliser en Europe dans un avenir proche. Si nous voulons que les consommateurs choisissent la livraison verte, nous devons les convaincre de sa valeur ajoutée. Ce processus commence par une attention accrue aux différentes options de livraison écologique déjà disponibles. Plus la livraison durable est proposée, plus elle a de chances d’être adoptée par les consommateurs ».
Il reste beaucoup à faire pour réduire l’impact environnemental des achats en ligne, mais en réfléchissant de manière critique à l’utilisation des matériaux d’emballage et aux méthodes d’expédition, les détaillants peuvent contribuer de manière significative à la mise en place d’un système d’achat durable.